La cuisine togolaise se distingue par sa diversité, son caractère métissé et ses fondements agricoles. Situé en Afrique de l'Ouest, le Togo bénéficie d'une variété de climats et de sols qui permettent la culture de multiples produits agricoles. Ce contexte a favorisé l'émergence d'une gastronomie riche, où les céréales, tubercules, légumes et poissons jouent un rôle central. Le patrimoine culinaire togolais reflète à la fois les habitudes ancestrales des ethnies locales et les influences des pays voisins comme le Ghana, le Bénin ou encore le Nigéria.
Le maïs, le riz, le mil, le sorgho et le fonio sont les principales céréales utilisées dans les foyers togolais. Le maïs est transformé en pâte fermentée, en bouillie ou en galettes. Le riz est souvent cuisiné nature, en riz gras ou intégré à des plats comme le "riz sauce". Les tubercules, notamment l’igname, le manioc et la patate douce, sont omniprésents. L’igname pilée (fufu) est emblématique du sud du pays, tandis que le gari (semoule de manioc fermentée) se consomme largement dans tout le territoire.
Les plats togolais s’accompagnent souvent de sauces à base de légumes-feuilles comme la morelle noire (gboma), l’amarante, le manioc ou le gnetum. La tomate, l’oignon, l’ail et le piment sont incontournables dans les préparations de sauces. Le gingembre, le poivre noir et les graines d'akpi ou de néré viennent relever les arômes. L’huile de palme et l’huile d’arachide sont utilisées comme matières grasses principales.
Le poisson, notamment le tilapia, la carpe, le silure ou le capitaine, provient à la fois de la mer et des cours d’eau intérieurs. Le poulet, la pintade, le bœuf et la chèvre sont des viandes couramment consommées. Les escargots et les chenilles sont aussi valorisés dans certaines régions. Les légumineuses telles que le haricot et le niébé enrichissent l’alimentation en protéines végétales.
Le fufu est obtenu par pilage de l’igname bouillie jusqu’à obtenir une pâte homogène et élastique. Il s’accompagne de sauces variées : sauce graine (à base de noix de palme), sauce arachide ou sauce feuille. Ce plat est servi dans les cérémonies familiales et les grandes occasions.
L’akoumé est une pâte à base de farine de maïs cuite à l’eau. Plus populaire au sud, il s’accompagne de sauces riches en légumes, en poisson ou en viande. Sa texture souple permet de le consommer facilement à la main. Il est courant dans les repas quotidiens.
Le riz gras est préparé avec du riz cuit dans une sauce tomate bien épicée, souvent enrichie de viande ou de poisson. Il est considéré comme un plat de fête dans plusieurs foyers togolais. Des légumes comme la carotte ou les petits pois peuvent être ajoutés pour compléter l’apport nutritionnel.
Le ablo est une petite galette blanche à base de farine de maïs et de riz, cuite à la vapeur. Sa texture aérée en fait un accompagnement apprécié pour les sauces. Il est populaire dans le sud du pays, notamment lors des repas de groupe ou dans la restauration de rue.
Le haricot est valorisé sous forme de purée frite (ata) ou en galette salée (koko). Ces préparations sont consommées en collation ou en accompagnement. Les beignets de haricot, appelés souvent "awoyo", sont appréciés dans les marchés et les gares routières.
Le tchoukoutou est une bière traditionnelle à base de mil fermenté, brassée de manière artisanale. Il est consommé principalement dans le nord. Le vin de palme, récolté sur les palmiers, est une autre boisson populaire, souvent servie lors des fêtes coutumières.
Les jus de bissap (fleurs d’hibiscus), de gingembre, de tamarin ou de baobab sont courants dans la cuisine togolaise. Ils sont consommés pour leurs propriétés rafraîchissantes et nutritives. Ils accompagnent souvent les repas ou sont vendus dans les rues.
Les desserts ne tiennent pas une place centrale mais certains mets sucrés existent. Les bouillies sucrées à base de mil ou de maïs sont données aux enfants ou consommées au petit déjeuner. Des friandises à base de pâte d’arachide et de sucre sont confectionnées artisanalement dans les marchés.
La cuisine togolaise repose sur des méthodes traditionnelles de cuisson : marmites en fonte, foyers à bois ou charbon. Le pilon et le mortier sont des ustensiles centraux. Les cuissons longues permettent d’extraire les arômes, en particulier pour les sauces épaisses.
Les repas sont souvent partagés dans un plat commun, autour duquel les membres de la famille se rassemblent. Ce moment favorise l’échange et la transmission. La consommation à la main est fréquente, notamment pour les plats comme le fufu ou l’akoumé, avec un lavage de mains systématique avant le repas.
Dans les grandes villes comme Lomé, de nombreux maquis et restaurants traditionnels proposent les plats locaux. Des stands de rue permettent également d’accéder à des préparations bon marché et savoureuses. La cuisine togolaise connaît une valorisation croissante à l’étranger, notamment dans les diasporas en Europe ou en Amérique du Nord.